Extrait d'article parût dans mon blog, qui ne vise perssone en particulier.
Bon, aujourd’hui, c’est noël, alors je suppose que vous devez exaltez vos pulsions débiles et malsaines pendant que moi, je me fais chier à écrire ce texte. Vous vous amusez, je me fais chier. J’ai une vie noire et sombre, vous, rouge et verte. Vous vivez dans un monde multicolore, heureux, plein de rires et de cadeaux. J’espère que vous êtes heureux, bande d’animaux. Je vous hais.
Noël, c’est une période d’euphorie, d’artifice. Votre vie merdique devient l’espace d’une nuit, un moment magique. Votre famille qui se hait en secret se retrouve finalement à s’aimer, vous devenez proches de vos frères, de vos sœurs, de vos parents et de vos enfants. Vous leur offrez des cadeaux, c’est réciproque. Vous pensez que votre merde va s’effacer et que tout ensuite ira mieux.
Et le lendemain, tout le monde recommence à se faire la gueule. C’est ça, la magie de noël.
Et magie est à prendre à son sens premier. C’est à dire dans le sens de la fausseté, de l’illusion et du mythe. Moi aussi, quand j’étais môme, j’y croyais, à cette merde informe. J’étais persuadé qu’on pouvait prolonger ce moment d’amitié politique au sein de la famille ou du groupe d’amis. Alors je cherchais à être aimable, à faire le petit dej’ des gars qui venaient fêter notre amitié un soir d’hivers, à servir le thé, à offrir des cadeaux aux mecs avec lesquels ça n’allait pas. Et les mercis ne venaient que la première fois. Après, ça devient normal et usuel. Et on fait la gueule à celui qui ne respecte plus l’ancestrale coutume.
Allez y ! Faites moi chier dans le métro ! Exposez vos sales gosses déformés et braillards aux yeux du monde ! Regardez-les se battre entre eux, s’arracher les cheveux et hurler des incohérences, que vous qualifierez d’attendrissants ! Encombrez les rues et les transports en communs avec vos cadeaux débiles et surtout, faites voir à quel point noël vous rend heureux.
Alors je ne fais pas de philo du bonheur, là. Le fait est là : vous êtes heureux, moi pas. Et je vous envie. Et je vous crache dessus. On peux être heureux et con, j’en suis persuadé. Et m’est d’ailleurs avis qu’être con est un bon moyen d’être et de rester heureux.
Récemment, j’ai découvert quelque chose. Je l’ai déjà dit, mais je le répète histoire d’être bien compris. Les gens ne sont pas amis par pure organicité. Ton frère ne te respecte pas parce qu’il est ton frère. Il te respecte si et seulement si il éprouve quelque chose de positif pour toi. De la pitié, de la crainte ou de l’admiration. Sinon, il te crache à la gueule. Et les amis, ça fonctionne pareil.
Après ça, qu’on essaie de faire des fêtes artificielles, conditionnées par l’époque, ça rime à rien. En fait, ça me rappelle la « Paix de Dieu », qui voulait qu’on ne se fasse pas la guerre en hivers. Tous les ans à la même date, les gens cessent de se taper dessus pour se retrouver mystérieusement amis. On oublie que certains dominent les autres, on cesse de se battre pour savoir qui va commencer à se servir, on oublie que tante Germaine a poussé oncle Bob à se suicider et on trouve que les bijoux qu’elle a volé a Grand Mamie lui vont merveilleusement bien. Et le lendemain, on la trucide avec un couteau à bout rond.