Tsui Hark

vu ce WE avec Laitue et Pierrot (enfin Laitue pas vraiment, elle était présente physiquement mais pas vraiment plus) :
le coffret LA TRILOGIE DU CHAOS de Tsui Hark regroupant ses 3 premiers films
-"Butterfly Murders"(1979)
comme le titre l'indique, c'est un film avec des papillons ... qui tuent
ca sent bon les seventies, un peu trop peut être (tuez moi ce compositeur funky bontempi, et puis ces vieux clichés de films hongkongais avec les perso qui sautent partout et des zooms sur leur visage dès qu'il se passe un truc), l'histoire et le jeu des acteurs tient la route la moitié du film, malheureusement il se finit dans une suite de combats mous du genous, sans originalités, et ça dure, et ça dure ... à noter la mauvaise qualité film qui n'a pas été extrêmement restauré (comme les 2 autres d'ailleurs)
-"Histoire de cannibales" (1980)
titre original : "We're going to eat !" ... j'adore , mon coup de coeur de ce coffret, tout simplement le meilleur film de cannibales que j'ai vu, Tsui Hark commence à faire pointer le bout de son talent : originalité des combats (encore un peu lents), humour (débile, gras, noir, gore ...), une mise en scène pas nanarde (ou nanarde volontaire, comme vous voulez), un engagement critique contre la société de consommation (Romero n'est pas seul !). Ajoutez à cela des acteurs excellent dans leur rôle, des joulis masques de cannibale, du sang et des trippes, de l'amour, ... bref que du bon
-"L'enfer des armes"(1980)
ou comment ce qui aurait pu être un bon film finit en bordel pas très joli
à cause de la censure, Tsui Hark a du retourner 1/3 de son film en 10 jours, sans budget, en ajoutant une pseudo histoire de traffic de drogue et d'interpol (on se croirait dans un film phillipin de notre ami Godfrey Ho) alors que le film est sensé être le "Orange Mécanique" hong-kongais, fier représentant de la nouvelle vague des cinéastes de Hong-Kong ... on a l'impression de voir un film monté avec les pieds, les acteurs jouant en anglais font mourir de rire dès qu'ils ouvrent la bouche, le scénario est baclé comme c'est pas parmi, bref ca fait mal au coeur de voir ça, surtout que les scènes récupérées de la version originale (qui a été brulée par les producteurs, saloooo) présentes sur le DVD montre un aspect plus attractif à mes yeux qu'aurait eut le film : plus sombre, vive critique de la société hong-kongaise à l'époque sous le joug britannique, amoral à souhait, un nihilisme encore plus marqué (et pourtant il n'y a pas grand chose de changé !), enfin bref, je suis déception vous l'aurez compris ...

Cédrik a écrit:

un engagement critique contre la société de consommation (Romero n'est pas seul !).

Y'a une théorie comme quoi ça catégorise le genre fantastique en général, et au cinéma, plus particulièrement les années 70 et 80. Bon après c'est clair que ce qui sort des studios ou des Philippines ne le laisse pas trop apercevoir.

Sinon moi de Tsui Hark, dans tout ce que j'ai vu, j'ai juste aprécié le premier tiers de Zu, Warriors Of The Magic Mountain. Le reste n'étant que mise en scène d'éxécutif, scénarios à la mord-moi-le-noeud et patauges pseudo-gratifiantes répétées à l'infini. Ceci dit son film de cannibales m'intéresse (uniquement pour le genre) mais bon ça vaudra pas un Fulci ou un Matei je pense !!!

t'as pas aimé "Il était une fois en Chine" ?

Cédrik a écrit:

t'as pas aimé "Il était une fois en Chine" ?

C'est sympatoche (du moins le premier, après c'est de pire en pire - quoique y a un ou deux trucs à sauver du 2). C'est pas révolutionnaire mais le propos anti-colonialiste est des plus réjouissants (et reste le seul intérêt de la saga). Après des films sur Wong Fei-hung y'en a eu tellement que j'essaierai bien de voir les autres (mais là ça va être très dur). Mais c'est vrai que la mise en scène de Hark (une seule et même formule, certes bien maitrisée sur la figuration spatiale mais répétée en boucle, de de scène en scène, de film en film) est pour une fois au service d'u sujet intéréssant. Mais bon, elle reste exactement la même que celle de Black Mask 2 par exemple ! Je pense largement que Il Etait Une Fois En Chine est sans cesse affaibli par les autres mises en scène de Hark, mais demeure un excellent exemple de fresque chinoise tendant à l'Américaine (le titre pour l'exportation met bien ça en évidence, alors que le titre original, Wong Fei Hung met en avant la figure légendaire, issue du patrimoine, ce qui fait un gros décalage). Le gros problème c'est que quand on voit Zu, qui date de 1983 et celui-ci (1991), son style s'est juste occidentalisé. Il Etait Une Fois En Chine est à ce titre assez batard pour un film du début des années 90.

Je le savais, ce type n'a aucun goût...
Je le revoie et on en reparle.

reconnais au moins qu'il est l'un des meilleurs metteurs en scène pour ce qui est des scènes de kung-fu, à part Stephen Show et Zhang Yimou j'en connais pas qui touche autant à la perfection chorégraphique dans ce domaine (bon faut avouer que je m'y connais pas non plus ...)
après c'est clair qu'il suffit de voir ses derniers films comme Seven Swords pour se rendre compte que niveau originalité scénaristique ou même dès qu'il s'agit de filmer autre chose qu'un combat, il ne s'améliore pas avec le temps ....

Cédrik a écrit:

reconnais au moins qu'il est l'un des meilleurs metteurs en scène pour ce qui est des scènes de kung-fu, à part Stephen Show et Zhang Yimou j'en connais pas qui touche autant à la perfection chorégraphique dans ce domaine (bon faut avouer que je m'y connais pas non plus ...)
après c'est clair qu'il suffit de voir ses derniers films comme Seven Swords pour se rendre compte que niveau originalité scénaristique ou même dès qu'il s'agit de filmer autre chose qu'un combat, il ne s'améliore pas avec le temps ....

Je sais pas, j'ai pas la culture... maintenant bon les scènes de tatane c'est pas ma passion, mais certains films de la Shaw Brothers doivent mettre une bonne pression de ce coté là aussi. Mais bon ça m'emmerde que toutes ses scènes de combats soient toujours identiques (du point de vue de la mise en scène), le seul truc ça va être "est-ce que ce sera un baton, une echelle ou un tampax qui servira d'arme ?".

Dans un autres style, très codé aussi, le réalisateur de films érotiques Norifumi Suzuki a ça pour lui que toutes ses scènes d'amour sont différentes ! Et la plupart du temps magnifiques (sûrement les plus belles que j'ai vu avec celle du Grand Silence).

Pour en revenir à Tsui Hark, moi j'ai un gros problème : dans ses premiers films il y a un gros sens de l'auto-dérision (tu en parlais pour Histoire de Cannibales) mais quand on regarde Double Team ou Black Mask 2, franchement je suis perplexe... Où s'arrête la comédie et où commence le nanar ? C'est tendu comme registre, cette fine corde (Carpenter s'y est un peu trop risqué d'ailleurs, mais bon passons) et franchement je me met désormais à douter de tout quand je regarde ses films. Peut-être que son talent est une blague et qu'en fait, ce qu'il préfère, c'est ce qui nous fait bien marrer ("Iguana !!!")... Je suis dubitation...

putain j'avais oublier Double Team ... c'est vrai qu'il ya de quoi se poser des questions, menfin ca arrive que des réalisateurs fassent juste UN bon film parmi des dizaines de bouses, on peut quand même dire qu'il a eu du talent sur 1 film

Qu'il ait du talent Ok, mais qu'il choisisse ses scénarios ! Tsui Hark c'est le mec détruit par la volonté d'avoir toujours un plus gros salaire. Rien qu'à voir sa suite de Zu, (The Legend Of Zu) qui détruit tout le charme de l'original et ait une daube infame.

Sinon sur Nanarland ils lui font de beaux hommages :

Black Mask 2
Double Team
Piège à Hong Kong
The Master

sutter cane a écrit:

Black Mask 2
Double Team
Piège à Hong Kong
The Master

encore plus fort, moi je voudrais JCVD qui se met les 2 doigts dans le nez, en bullet time et en split-screen, avec des effets kitsch comme un live filmé de X-Japan